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Funkyss' way.
15 novembre 2005

Sommeil.

sommeil

Je suis assis.
Au chaud.
Confortable.
Seul. Pourtant, là où je suis, il y a une centaine de personnes au dessus de moi.
Qui dorment, qui lisent, qui font le fête, qui se masturbent.
Il suffit que je fasse un kilomètre pour avoir un champ à moi tout seul.
Homeless child.
Qu'est ce qu'on est con, nous, les urbains, ces fourmis barbotant dans notre marécage routinier, mais qu'est ce qu'on est con..."Comment ne pas perdre la tête..."
Nous sommes tous morts. Ou endormis.
Pareil. Nous n'avons pas d'autres plaisirs, de toute façon. Pessimisme est encore un mot rimant avec intégrisme. Mon Dieu, si seulement tu vivais encore! "Ramasser sans rien dire les cadavres en papiers..."
Souviens-toi de ces injonctions : "réfléchis deux secondes!". Surtout pas plus, après tu pourrais devenir Homme. Alors, oui, on a pitié des handicapés, des miséreux, des pauvres. La pitié est facile, au chaud. Le radicalisme aussi. Vous les comprenez, vous, les pauvres? Moi, non. Et pourtant, j'en ai pitié..."Come on Baby! Twist in."
Heureusement, y'en a qui sont là pour t'aider, pour t'aimer, à une lettre près. Tu les vois trop tard, ou trop éméché, mais le résultat est là, tu ris, tu ris de ces hommes, de toi, de tout, bien à l'abri de cette joie superficielle, mais tellement vraie, tellement chantante.
Allez, pour ces moments-là, tu troques ton déguisement de fourmi pour celui de carnassier, avide de discussion, de contact, d'images, de sons, d'odeurs, de goûts, bref de vie, brute, essentielle.
Puis tu retombes. Au mieux, tu t'endors, au pire, tu pleures. Ou l'inverse. Quand certains s'évertuent à se considérer intéressants, grand bien leur en fasse, tu sombres, lentement, inéluctablement, bien loin de toute considération humaine, plus proche du Dieu ou de la bête, peu importe.
Une vieille femme t'accompagne dans ta chute, elle te tiend la main, elle n'a pas peur, elle n'a plus peur, parce qu'elle sait qu'elle ne vaut rien, et en tire une jouissance certaine. Elle vit heureuse avec elle-même et avec les Autres, ceux qui vous font chuter lamentablement, ceux qui vous font gravir les montagnes. Et pas n'importe lesquelles.
Rendez leur hommage, aux Autres, ils ont compris ce que vous êtes mieux que quiconque, sans eux vous n'existeriez pas, et d'ailleurs, eux non plus.
Allez, chantez, buvez, fumez, dansez, et dormez heureux.
Je suis sans vie.

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